Deux semaines après le coup d'État qui a frappé le régimeAli Bongo Ondimbaet moins de cinq mois après leur dernière rencontre, le 29 avril à Yaoundé, Paulo Bia ET Faustin-Archange Touadéra (FAT) Ils se sont retrouvés le 12 septembre, vers 19 heures, au Palais de l'Unité, à Yaoundé.
Le président centrafricain a été reçu par de hauts responsables présidentiels, dont le directeur du cabinet civil Samuel Mvondo Ayolo, le Premier ministre, José Dion Ngute, et le protocole du chef de l'Etat, Simon Pierre Bikele. Les deux chefs d'Etat sont ensuite passés au troisième sol, dans les bureaux présidentiels, où ils ont parlé pendant au moins deux heures.
Le Gabon suspendu
C'est en tant qu'animateur de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) au Gabon que Faustin-Archange Touadéra se trouvait les 5 et 6 septembre à Libreville, où il a rencontré le Général Brice Clotário Oligui Nguema et Ali Bongo Ondimba. L’organisation régionale – désormais remportée par la Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et dont le siège était temporairement situé à Malabo – a suspendu le Gabon de ses autorités.
Cet entretien avec Paul Biya a donc été l'occasion d'évoquer, entre autres, l'avancée des discussions. Au lendemain du coup d'État, le gouvernement camerounais, par l'intermédiaire de son ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi,a appelé au « retour rapide de l’ordre constitutionnel » et à la « préservation de la paix et de la stabilité », ainsi que de « l’intégrité physique » du président déchu du Gabon, Paul Biya a réitéré son souhait du retour de la paix au Gabon. En tête, le président camerounais a approuvé les résolutions des récentes réunions de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEEAC, qu'il a présidée pendant quatre ans.
Sécurité sous-régionale
Les deux chefs d'État ont également discuté dans coopération entre leurs deux pays, en matière sécuritaire et économique. En effet, pour la Centrafrique, pays enclavé, le port de Douala constitue un débouché maritime. Le Cameroun a également apporté son soutien au processus de paix en République centrafricaine et a envoyé pendant plusieurs années des contingents dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
Le pays a également accueilli plusieurs milliers de réfugiés centrafricains dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, théâtre de soulèvements militaires des rebelles centrafricains. En marge de cette rencontre, Faustin-Archange Touadéra s'est également entretenu à huis clos avec le Premier ministre, Joseph Dion Ngute.
Pour renforcer le système de sécurité, Paul Biya a signé le 4 septembre un décret créant une École de formation aux opérations de maintien de la paix (EFOMP). L'objectif de cette institution militaire, créée à la frontière centrafricaine et directement liée au chef d'état-major des armées, est de contribuer à la formation des militaires camerounais dans le domaine des opérations de maintien de la paix dans la sous-région et au-delà.
Sur le plan personnel, FAT entretient des liens étroits avec le Cameroun. En fait, il devient régulièrement privé il a Yaoundé.