vendredi, octobre 18, 2024
CommencerNouvelles en vedetteNouhoum Sarr : « Depuis que la France a quitté le Mali, les groupes terroristes...

Nouhoum Sarr : « Depuis que la France a quitté le Mali, les groupes terroristes ont reculé »

Il marchait pour la première fois aux côtés de Soumaïla Cissé, lorsqu'il se lançait à l'assaut de la présidence avec son parti Union pour la République et la démocratie (URD). Il a ensuite incarné la jeune garde du mouvement de contestation du 5 juin, le M5-RFP, qui a précipité la chute du régime d'Ibrahim Boubacar Keïta en 2020, pour finalement siéger au Conseil national de transition (CNT), qui fait office d'organe législatif.

Ouvertement critique à l'égard du premier ministre Choguel Maïga, avec qui il a coexisté au sein des vétérans du M5-RFP, Nouhoum Sarr, président du parti Front africain pour le développement (FAD), apparaît comme un soutien indéfectible de la junte au pouvoir à Bamako. .

« Manque de respect » envers les dirigeants français, « inefficacité » de Barkhane dans la lutte contre le terrorisme, « sanctions illégales et illégitimes de la CEDEAO »… Le parlementaire défend toutes les impasses initiées par Assimi Goïta et les colonels en faveur de la « souveraineté retrouvée au Mali ».

Jeune Afrique : Créée pendant la transition, la CNT fait office d'institution législative. Face aux nombreuses décisions prises par le décret d'Assimi Goïta, la CNT a-t-elle vraiment un rôle à jouer ?

Nouhoum Sarr : Évidemment! Je dirais même que la CNT est la colonne vertébrale de la transition. Dans le sens où elle n'a pas été ébranlée par les événements de mai 2021 qui ont mis fin à la première phase de la transition [le « putsch dans le putsch » qui a porté Assimi Goïta au pouvoir le 24 mai 2021].

Par exemple, le CNT a pleinement joué son rôle en votant la loi électorale largement modifiée ou le Budget de l’Etat.

En avril 2022, vous aviez été très critique sur l’avancée du Plan d’action gouvernemental (PAG), dont seulement 30% des mesures avaient été adoptées, selon vous. Où sommes-nous Pour ce jour?

Nous n'avons pas le taux de réalisation. Mais on constate quelques changements, notamment en matière de sécurité où la satisfaction réside dans la rencontre. L'armée compte désormais plus de 65 000 hommes. Il s’agit d’une évolution significative.

Beaucoup prédisaient le chaos après le départ de Barkhane. Au contraire, la situation s'est améliorée. Mais il reste encore des défis à relever dans le secteur de l’agriculture, de l’électricité et même de la santé.

Il y a un an, vous n'aviez toujours aucune idée du rythme d'exécution du plan gouvernemental ?

En fait, je n'ai connaissance d'aucune évaluation transmise par le Premier ministre depuis lors. Mais il y a eu des questions écrites au gouvernement et des échanges. La CNT exerce son rôle de contrôle.

Avec le report sinon meurs Suite au référendum constitutionnel de mars et au retard du calendrier électoral, certains se félicitent du report des élections présidentielles de 2024. Partagez-vous cette inquiétude ?

Je voudrais réaffirmer l'autorité des autorités pour organiser les élections à la date prévue. Je suis de l'avis contraire. Je ne pense pas que je vais avancer les élections. S’ils sont négligents, ils seront inévitablement contestés. Rappelons que les élections législatives de 2020 préfiguraient la chute du régime d'Ibrahim Boubacar Keïta.

Le retard enregistré concerne la célébration des mineurs. Le plus important est l’élection présidentielle et rien n’indique qu’elle n’ait pas eu lieu à la date prévue.

Le Mali a opéré un revirement majeur dans ses alliances diplomatiques et militaires, marqué notamment par la rupture avec la France…

Ce sont les autorités françaises qui, un beau matin, ont décidé de suspendre les opérations conjointes avec l'armée malienne, puis de repartir. Ne réécrivons pas l'histoire.

Avant cela, le Premier ministre malien avait qualifié les soldats français de « mercenaires ». Dans cette situation, l'armée française n'a-t-elle pas été vaincue au début ?

Je n'ai pas entendu Choguel Maïga utiliser ce terme. Ce qui est sûr, c’est que les actions de l’armée française, une armée moderne aux capacités redoutables, n’ont pas permis de contenir l’expansion des groupes terroristes. Dans ces conditions, le peuple malien était en droit de s'interroger sur son efficacité.

Pensez-vous que l’armée française soit complice de ces groupes, comme l’a soutenu le ministre des Affaires étrangères devant l’ONU ?

Abdoulaye Diop possède certainement des informations qui ne sont pas en ma possession. Mais depuis le départ de la France et la reconfiguration de l'appareil sécuritaire malien, vous constatez, comme moi, le déclin des groupes terroristes et la diminution des attaques contre les bases militaires maliennes.

Le ministre a également demandé au Conseil de sécurité de convoquer une session pour présenter ses preuves. À ce jour, aucun membre du Conseil ne l’a demandé, pas même en Russie ou en Chine. Pourquoi ne pas le publier directement comme preuve ?

C'est le choix des autorités maliennes d'attendre cette session. Il faut aussi reconnaître que des tests relatifs à l'inspection de l'espace aérien malien par la France ont déjà été reconnus. Lorsqu’on décide de quitter un pays, il n’est pas normal d’entrer dans son espace aérien sans autorisation.

Vous affirmez que la situation sécuritaire s’est améliorée. Pourtant, les attaques se sont rapprochées de Bamako et l’avancée de l’État islamique du Grand Sahara (EIGS) dans la région de Ménaka est très inquiétante…

En France, il y a eu l’attentat du Bataclan en 2015. Personne n’a dit que la situation sécuritaire en France s’était dégradée. Vous faites référence à des actions sporadiques dans le sud du Mali. Des actions désespérées qui sont le signe d’une perte de pouvoir opérationnel groupes terroristes.

Quant à Ménaka, l'armée prend les mesures nécessaires pour limiter l'expansion de l'EIGS. Mais on entend beaucoup de fausses informations à ce sujet. Certains affirmeront que la ville de Ménaka pourrait tomber. Des journalistes, mais aussi un président étranger. Que sait-il ? A moins qu’il soit au courant du plan visant Ménaka, ou qu’il y participe.

De quel président parlez-vous ?

Au président du Niger, Mohamed Bazoum.

Outre les attaques des groupes jihadistes, l’influence des exactions contre l’armée malienne et ses supplétifs russes s’est fortement accrue…

Jusqu’à présent, je n’ai vu aucune preuve concrète de ces émotions. Mais les autorités ont pris leurs responsabilités et ont ouvert une enquête dont les résultats ont été rendus publics.

Pas ceux qui enquêtent sur le massacre de Moura, il y a plus d’un an…

L'enquête se poursuit au sein de l'AMDH [Association malienne des droits humains, qui n'a aucun lien avec le gouvernement] et d'autres organismes indépendants. Concernant l'attaque menée par les Français sur Bounty, il y a eu une enquête des Nations Unies, mais celle française est toujours en cours. Le temps de la justice n’est pas celui des hommes.

Pourquoi les autorités refusent-elles toujours de nommer Wagner alors que Vladimir Poutine a reconnu la présence de mercenaires russes au Mali ?

Je n'ai pas entendu Poutine parler de Wagner. Peut-être que nous n’avons pas la même définition du mot mercenaire. Sur ce sujet, nous ne traitons pas le Mali comme les autres pays. L'armée américaine fait appel à la société de sécurité privée Blackwater. Les Français chez Amarante International.

Le Mali n’aurait donc aucun problème à accepter le recours à une société de sécurité privée si tel était le cas. Dans ce cas-ci, il y a des instructeurs russes au Mali, issus de l’armée régulière.

A Bamako, les discours acoustiques se sont intensifiés suite au départ de la Minusma. tu es une faveur?

Force est de constater que la présence de la Minusma n’a pas modifié la situation sécuritaire. Mais on ne peut ignorer leurs apports sur le plan social, ou en termes d'infrastructures. Cela dit, les autorités maliennes sont des autorités légitimes. Et s’ils exigeaient le départ des Casques bleus, la Minusma devra s’y conformer.

Vous parlez de l’autorisation des autorités, arrivées au pouvoir après deux coups d’État…

La permission ne se mesure pas seulement par la reconnaissance des élections, mais aussi par la capacité de gouverner dans l’intérêt du peuple. Les manifestations en faveur de la transition le 14 janvier [2022 – ndlr] en sont la preuve. IBK avait été élu, mais les protestations populaires ont mis fin à ses revendications.

Oumar Mariko, Ras Bath, Rokia Doumbia sont autant de personnalités poursuivies après des critiques formulées contre l'armée ou la transition. Est-ce un crime critique ou un régime ?

Absolument pas! Les critiques les plus sévères à l’encontre de la transition viennent généralement de la CNT.

Dans le cas de Ras Bath, il n’a pas critiqué la transition, mais l’a accusée de meurtre. [il a déclaré que les auteurs avaient assassiné l'ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga]. En politique, il n’y a pas de place pour des pressions infondées.

Rokia Doumbia est poursuivie pour « incitation à la révolte » après avoir simplement dénoncé la vie chère et la gestion des autorités…

Je n'ai pas lu son dossier. Bien sûr que ça m'a touché, parce que tout ce qui touche une femme me touche, c'est une sensibilité, une sensibilité. Je prie pour que tout se passe bien Pour Elle.

Yann Amoussou
Yann Amoussouhttps://afroapaixonados.com
Né au Bénin, Yann AMOUSSOU a apporté avec lui une grande richesse culturelle à son arrivée au Brésil en 2015. Diplômé en Relations Internationales de l'Université de Brasilia, il a fondé des entreprises telles que RoupasAfricanas.com et TecidosAfricanos.com, en plus de coordonner le volontariat projet « L'Afrique à l'école ». A 27 ans, Yann est passionné de panafricanisme et depuis tout petit il rêve de devenir président du Bénin. Sa quête constante d'approfondir la connaissance des cultures africaines l'a amené à créer la chaîne d'information AfroApaixonados.
ARTICLES LIÉS

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici

- Annonce du partenaire - Cliquez pour accéderspot_img

Plus populaire

test

test

Commentaires récents

Utilizamos cookies para lhe proporcionar a melhor experiência online. Ao concordar, você aceita o uso de cookies de acordo com nossa política de cookies.

Close Popup