Effet visible du réchauffement climatique ou épiphénomène passager ? La trentaine de barrages tunisiens ont déjà vu au moins 701 TP3T de leur capacité vidés cette année. Certains… 100%. En cause, la sécheresse qui inquiète depuis l’hiver les pays des deux rives de la Méditerranée.
En Tunisie, l’heure des restrictions a sonné, en deux temps. Le 31 mars, considérant que le risque de pénurie d'eau était imminent, les autorités ont décidé d'interrompre l'approvisionnement public entre le 20 heures et 3 heures du matin, et ce jusqu'en septembre, date à laquelle les réservoirs d'eau devraient être meilleurs. Une décision mal accueillie alors que le mois de Ramadan battait encore son plein.
Contrainte de s'adapter à la situation économique, la Société Nationale d'Utilisation et de Distribution de l'Eau (Sonede) tente de rationner le précieux liquide, suggérant la réduction de la consommation liée aux activités peu prioritaires, comme le lavage des voitures, le respect des espaces verts au sein de la ville, le nettoyage public. routes, remplir les piscines ou irriguer en dehors de la capitale.
Impossible de contrôler ?
Chacun essaie d'éviter tant bien que mal les restrictions, en remplissant toutes sortes de réserves, notamment de simples seaux censés faire fortune aux vendeurs. La conséquence est, parallèlement aux coupures nocturnes, une augmentation exceptionnelle de la consommation en journée. Les experts en sciences de l’eau appellent donc à une supplémentation Ô système de sensibilisation en définissant une quantité de stockage autorisée. Reste plus qu’à savoir contrôler, dans l’intimité de chaque foyer, les récipients accumulés sous le lavabo ou l’évier…
Certains recherchent « l’or bleu » en dehors des circuits de distribution de la Sonede. Bonne idée lorsqu'il s'agit de remplacer l'eau de pluie qui, sans elle, se disperserait dans les méandres des ruelles. Une façade à double tranchant lorsqu’il s’agit de creuser un puits personnel qui, au final, contribue encore davantage à l’épuisement des eaux souterraines.
Soutenus par des militants, les utilisateurs de lambda ont à leur tour œuvré pour mettre sur liste noire les gros consommateurs comme les fabricants et les industriels. Les experts suggèrent même une réflexion collective pour optimiser la consommation d’eau dans ces secteurs. Les plus pessimistes n'auront qu'à scruter les nuages, à l'approche du mois de mai qui voit traditionnellement les pluies se raréfier dans le nord du pays. là Tunisie…