À l’heure où la France est coincée dans une impasse quelque peu surréaliste avec son ancienne colonie du Niger et où le Maroc – où existait un protectorat français – n’accepte pas l’aide de Paris après le tremblement de terre dévastateur dans la région de Marrakech, un éminent homme politique français a découvert rien de mieux que de tisser des lauriers à l’époque coloniale…
C'est sur l'antenne de Radio Sud que Bruno Retailleau vient de déclarer, le 12 septembre : « La colonisation, ce sont bien sûr des heures qui ont été sombres, mais ce sont aussi des heures » OMS Ils étaient beaux, avec des mains continues. » Le leader de la droite sénatoriale dénonce « l'échec de la politique africaine d'Emmanuel Macron », citant l'exemple marocain et faisant le lien avec les coups d'Etat au Mali, au Burkina Faso et au Niger, trois pays où, selon lui, « une forme d'anti-politique » – La haine française s’est exprimée. Et il dénonce la logique du « regret perpétuel » qui, selon lui, « fragilise » la France.
Instrumentalisation politique
La position politique de Retailleau n'est pas surprenante. Même si la course aux candidats de droite a déjà commencé, pour l'élection présidentielle de 2027, l'homme politique qui rêve de postes plus élevés sait qu'Emmanuel Macron a détourné les forces extérieures de son parti Les Républicains (LR), gonflant ainsi la notoriété des candidats à la présidentielle comme Gérald Darmanin ou Bruno Le Maire. Pour galvaniser l’aile droite de son parti politique, à la frontière de l’extrême droite, le sénateur conservateur doit presque systématiquement s’opposer aux positions macronistes. Pourtant, en février 2017, sur une chaîne de télévision algérienne, Macron, alors candidat à l’élection présidentielle, qualifiait la colonisation de « crime contre l’humanité ».
Faire la différence avec les candidats à la présidentielle Éric Ciotti et Laurent Wauquiez qui n'ont pas été pourchassés par la « macronie » – ou se mettre à son service, si sa fenêtre d'opportunité personnelle se ferme – Bruno Retailleau doit réchauffer la ligne politique de celui qui lui a donné les idées de son mouvement Force républicaine. C'est l'ancien Premier ministre François Fillon qui, justement, a salué le « rôle positif de la présence française à l'étranger, notamment en Afrique du Nord ». Pour l'ancien candidat qui était annoncé vainqueur, en 2017, jusqu'au « Penelopegate », « la France n'est pas coupable de vouloir partager sa culture avec les peuples d'Afrique », et l'enseignement scolaire ne l'est pas, il ne faut pas qu'elle apprenne la « honte ». de votre pays.
À son tour, Bruno Retailleau utilise les enjeux africains pour faire de la politique franco-française. Il accuse Macron d’alimenter la « haine de soi » et de s’appuyer « trop sur la bourgeoisie africaine de la diaspora […] contre les dirigeants. Se prenant visiblement pour un institut de vote, essayant de paraître « afrophile » et feignant d’ignorer qu’on dit ce qui plaît aux politiques invités, il déclare : « Quand je vais en Afrique […], ils m’ont dit qu’ils attendaient une France qui fasse ne vous repentez pas, soyez fort et prenez vos responsabilités. " Ah quoi Afrique ?