Dans la nuit de mardi à mercredi, une série d'événements ont secoué le Gabon, pays situé dans la région centrale de l'Afrique. Onze militaires en tenue de camouflage et un douzième individu en civil sont apparus sur les écrans de la télévision nationale Gabon 24. Peu après la publication des résultats provisoires de l'élection présidentielle (où le Centre électoral gabonais a annoncé Ali Bongo Ondimba vainqueur) avec 64 271 TP3T de voix), ce groupe a annoncé la « fin du régime actuel ». Le colonel Ulrich Manfoumbi du Régiment d'appui et de commandement de l'armée a déclaré que « les élections générales du 26 août 2023, ainsi que les résultats manipulés, sont désormais annulés. De plus, les frontières resteront fermées jusqu’à nouvel ordre.
La ville de Libreville, capitale du Gabon, a vu la présence de parachutistes qui ont été rapidement mobilisés après l'annonce. Le colonel Manfoumbi était accompagné d'Aimé-Vivian Oyini, chef d'état-major de la Garde républicaine, commandée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui n'a pour l'instant fait aucune déclaration publique. Les studios Gabon 24, situés au sous-sol du Palácio à Beira-Mar, siège de la présidence, ont été le théâtre de cette annonce qui a ébranlé la nation. Des unités parachutistes, identifiables par leurs casquettes rouges distinctives, se sont mobilisées à Libreville, où des manifestations spontanées ont eu lieu en soutien à la tentative de coup d'État.
A l’intérieur du palais présidentiel, des éléments de la Garde républicaine portaient leur caractéristique casquette verte pour célébrer les événements. Près de la caserne, des slogans comme « Oligui, président ! » a fait écho, faisant allusion à un possible lien entre le général Brice Clotaire Oligui Nguema et le mouvement CTRI, le groupe qui a annoncé le coup d'État. Une déclaration à la radio et à la télévision nationales est attendue prochainement. Les réseaux sociaux et Internet, autrefois limités, commencent progressivement à se rétablir.
Les développements récents ont également semé l’incertitude concernant le président Ali Bongo Ondimba. Les rumeurs sur son départ du pays ont été démenties par le colonel Manfoumbi, qui a annoncé que le président était assigné à résidence, entouré de ses médecins et de sa famille. Des membres de sa famille, dont son fils Noureddin Bongo-Valentin, et d'autres personnalités qui lui sont liées, comme la porte-parole et conseillère spéciale Jessye Ella Ekogha, risquent d'être arrêtés. Les accusations incluent la trahison contre les institutions étatiques, la mauvaise conduite financière internationale, les signatures falsifiées et le trafic de drogue. Le CTRI a déclaré qu'une enquête approfondie serait menée.
Par ailleurs, d'autres personnalités occupant des postes clés au sein du gouvernement ont également été assignées à résidence, comme Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle, et Michel Stéphane Bonda, directeur du Centre électoral gabonais. Ces arrestations ont provoqué des troubles dans la politique du pays. Par ailleurs, la sœur du président, Pascaline Bongo Ondimba, aurait quitté le pays dans la nuit de mardi.
L'opposition, jusqu'à présent, reste silencieuse sur les événements de Libreville. Albert Ondo Ossa, principal adversaire d'Ali Bongo Ondimba à l'élection présidentielle, n'a fait aucun commentaire public mais a déclaré qu'il suivait de près la situation. La plateforme d'opposition Alternância 2023 a nié toute implication dans le coup d'État, réaffirmant que son candidat avait été démocratiquement élu et que le pouvoir devait être restitué au peuple.
À une époque de troubles politiques en Afrique, la nation gabonaise est confrontée à un scénario d’incertitude. Les prochains jours pourraient apporter des révélations cruciales sur l’issue de ces événements et leurs impacts sur le pays et la région.