Le 8 septembre, la province d'Al Haouz, située au sud-ouest de Marrakech, a été frappée par un séisme dévastateur de magnitude 6,8, décrit comme « le plus puissant du siècle » par l'Institut national de géophysique.
Outre la question cruciale des délocalisations à l’approche de l’hiver dans les montagnes de l’Atlas, qui reçoit des réponses et s’inquiète des répercussions sur le tourisme notamment, une autre inquiétude se pose : l’avenir des événements économiques programmés de longue date. Car cette année, Marrakech (Bab Ighli) devrait accueillir les réunions annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), du 9 au 15 octobre.
Le premier depuis 50 ans
Cet événement devrait marquer le retour de la réunion annuelle des institutions de Bretton Woods sur le sol africain, après 50 ans d'absence. Les dernières rencontres annuelles sur le continent actif s'est produit en 1973, au Kenya.
A ce jour, ni la Banque mondiale ni le FMI n'ont confirmé publiquement que leurs réunions se tiendraient au Maroc. Une demande de Jeune Afrique, Les institutions ont indiqué qu'elles étaient à l'écoute des autorités marocaines et attendaient leur décision. Une source proche du gouvernement marocain a indiqué Reuters qu’« aucun changement n’est actuellement prévu. »
"Nous sommes très heureux d'organiser cet événement en Afrique, car il arrive à un moment où la région a besoin du soutien de la communauté internationale", a déclaré Abebe Selassie, directeur du département Afrique du FMI, dans un communiqué. jeune Afrique quelques jours avant le tremblement de terre.
« Fournir tout le soutien nécessaire »
Depuis, les institutions de Bretton Woods adressent des messages de soutien « au royaume, à Sa Majesté le Roi et à son peuple ». La BM a présenté ses condoléances au gouvernement et a offert tout son soutien au pays, précisant qu'à ce stade, « [lire] « La priorité absolue est le bien-être du peuple marocain et des autorités chargées de gérer cette tragédie ».
Dans une déclaration commune, signée notamment par le Premier ministre indien Narendra Modi, le président de l'Union africaine Azali Assoumani, le président français Emmanuel Macron, le président de la BM Ajay Banga, la directrice générale du Fonds Kristalina Georgieva, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le FMI ont indiqué qu'il était « aux côtés du Maroc pour apporter tout le soutien nécessaire pour répondre aux besoins financiers [...] et à cet effet, s'engager à mobiliser des outils et une assistance technique et un financement de manière coordonnée.
Au Maroc, ces assemblées remplacent les événements. Ô Royaume s'y prépare depuis octobre 2018, date à laquelle le pays a été officiellement nommé. Les ministères des Finances et des Affaires étrangères, la wilaya de Marrakech, le Conseil régional du tourisme Marrakech-Safi, la Société marocaine d'ingénierie touristique et l'Office national marocain du tourisme… tous se sont mobilisés pour assurer la réussite de ces AG.
De lourdes conséquences financières
En juillet, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'Economie et des Finances, avait insisté sur l'ampleur des préparatifs. Un domaine de 25 hectares a été mis à disposition pour accueillir cet événement international. Selon le ministère, environ 12.000 chambres d'hôtel ont été réservées pour cette occasion, prévoyant une participation totale de 14.000 délégués, dont 4.500 membres officiels représentant 189 pays.
Avec un tarif moyen de 176 euros pour une deuxième chambre quatre et cinq étoiles, les estimations de jeune Afrique, l'hypothétique annulation de l'événement représenterait un déficit spécifique, dépassant les 2 millions d'euros rien qu'en hébergement. En prenant en compte les dépenses liées à la nourriture et au transport, le coût d’opportunité serait au moins le double.
« Le Maroc a déjà accueilli des événements de haut niveau et démontré sa capacité à organiser avec succès des événements internationaux », soulignait David Theis, porte-parole de la Banque mondiale, en juin 2023. Des arguments repris par la Banque africaine de développement (BAD) lors de la remise du prix du Africa Investment Forum à la ville de Marrakech, prévu les 8 et 9 novembre. Même si les infrastructures qui devaient accueillir les deux événements ont été épargnées par le séisme, la décision de les entretenir ou non appartient au les autorités Marocains.