vendredi, octobre 18, 2024
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Il faut réformer la FIFA, fatiguée de sa richesse

Le football est un sport populaire, mondialement connu, qui génère d’énormes flux financiers. Grâce aux impôts et aux diverses taxes qu'ils prélèvent, les Etats participent au développement de cette discipline en construisant des stades, en soutenant les équipes nationales, en encadrant des petites équipes...

L'organisation chargée de la gestion et du développement du football au niveau international est connue : il s'agit de la Fédération Internationale de Football (FIFA). Bien qu'officiellement une association à but non lucratif, cette organisation gère des sommes astronomiques. Elle a été créée comme une structure gouvernementale internationale indépendante, un peu à la manière des banques centrales, même si les missions de ces dernières sont disproportionnées par rapport à celles de la FIFA. L'organisation chargée du football mène une activité amusante tandis que les banques centrales s'occupent d'un bien commun essentiel : la monnaie.

Provoquer les dirigeants

La FIFA avait annoncé des revenus de 7,25 milliards d'euros (4,756 milliards de francs CFA) au cours des quatre dernières années et après la Coupe du monde au Qatar. Le bénéfice net atteindrait ainsi 967 millions d'euros (634 millions de F CFA). Sur ce montant, environ 290 millions d’euros (190 millions de francs CFA) seraient alloués au soutien financier des fédérations après la pandémie du coronavirus. Rappelons qu'en 2015, une enquête ouverte par le ministère américain de la Justice pour corruption avait donné lieu à un scandale majeur, qui avait précipité le départ de certains dirigeants de la FIFA.

Nous ne pouvons pas non plus oublier les problèmes de gouvernance identifiés dans les confédérations continentales et les associations nationales. La FIFA, comme ses affiliés, semble se moquer des représentants gouvernementaux du peuple qui, apparemment, se laissent affecter par ces problèmes. Compte tenu du contexte international, caractérisé par une croissance mondiale lente et une pauvreté croissante, il n’est plus acceptable qu’un petit groupe de personnes gère les énormes sommes du football mondial et croit qu’il peut tout faire.

Les rénovations que nous recommandons proviennent de plusieurs demandes. Premièrement, nous devons remettre les États en selle. Cela implique de leur redonner leur pouvoir vis-à-vis de la FIFA, notamment en redéfinissant les limites dans lesquelles ils exercent un contrôle démocratique sur la fédération et ses différents satellites. Il faut donc se demander au préalable si la FIFA, association à but non lucratif, est autorisée ou non à réaliser des bénéfices.

États actionnaires

Créée il y a plus de cent ans dans un contexte totalement différent et marqué par la complexité des problèmes contemporains, la FIFA devrait faire évoluer son statut juridique, ainsi que ses procédures et règles d'intervention. Passer du statut d’association à celui d’établissement public international doté de la personnalité juridique ne serait pas une hérésie.

Les primes gagnées à l’international, pour des raisons d’équité, devraient être reversées dans les budgets nationaux

Ce changement permettrait ainsi la constitution d'un capital social et que les différents Etats membres de la FIFA en deviennent actionnaires tout en participant au bon fonctionnement des instances dirigeantes. Ceux-ci pourraient être structurés en un conseil d'administration – qui se réunirait tous les trimestres – composé de hauts experts nationaux du football, et en un conseil des gouverneurs – semestriel – représenté par les ministres responsables du sport. Un peu comme les organismes dans Bretton Woods : Banque mondiale et FMI.

La réforme de la FIFA exige également une certaine transparence de la part des fédérations nationales. Dans les pays où une grande partie de la population vit avec moins d'un dollar par jour, il est normal que l'État prenne pour acquis la probité des équipes dirigeantes désignées dans les fédérations nationales. Il appartient évidemment à ces Etats de définir les politiques sportives, en coordonnant leurs budgets respectifs, notamment ceux relatifs à leur participation aux compétitions internationales. En revanche, les prix reçus à l'international, pour des raisons d'équité, gagneraient à être reversés dans les budgets nationaux afin de garantir leur bon usage et une meilleure répartition de cette richesse au sein de la population.

Code d'éthique et de volonté politique

La professionnalisation de la gouvernance de l'institution fait également partie des mesures à envisager dans le cadre de la réforme que nous préconisons. Cela pourrait impliquer de limiter l'obligation du président de la FIFA et de ses principaux collaborateurs à cinq ans, renouvelable une fois. Il faudrait alors nommer de vrais dirigeants au lieu de privilégier la « cooptation » d’anciens footballeurs sans compétences en management.

Il conviendrait également de rendre publiques les émoluments des dirigeants, afin d'assurer un double contrôle des activités de l'organisation à travers au moins deux sociétés internationales choisies par les Nations Unies. Il est important que les États membres puissent importer une charte éthique et un système de communicant afin qu'ils puissent mieux suivre l'évolution des activités de l'organisation.

Cette réforme serait incomplète si elle n'incluait pas un volet social. Il appartiendrait par exemple à la FIFA d’élargir la liste des bénéficiaires des bienfaits de l’activité footballistique. On imagine bien que la FIFA consacre 20% de ses bénéfices au soutien de la cause des enfants et des personnes handicapées.

Pour que ces réformes voient le jour, il faut une volonté politique, la FIFA apparaissant a priori comme un « mammouth » difficile à manœuvrer, qui a toujours vécu dans le confort et qui cristallise aujourd'hui les intérêts des grandes entreprises multinationales. Reconnus pour ne pas transiger avec les règles de bonne gouvernance, les États-Unis peuvent se présenter comme l'autorité compétente en la matière. gigantesque site Web de travail.

Yann Amoussou
Yann Amoussouhttps://afroapaixonados.com
Né au Bénin, Yann AMOUSSOU a apporté avec lui une grande richesse culturelle à son arrivée au Brésil en 2015. Diplômé en Relations Internationales de l'Université de Brasilia, il a fondé des entreprises telles que RoupasAfricanas.com et TecidosAfricanos.com, en plus de coordonner le volontariat projet « L'Afrique à l'école ». A 27 ans, Yann est passionné de panafricanisme et depuis tout petit il rêve de devenir président du Bénin. Sa quête constante d'approfondir la connaissance des cultures africaines l'a amené à créer la chaîne d'information AfroApaixonados.
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