Après une mise en examen de plus de deux heures, mercredi, à Abidjan, le procureur de la République, Richard Adou, a requis la perpétuité, « une peine exemplaire et dissuasive », contre les quatre prévenus de l'attaque jihadiste de Grand-Bassam, dont les quatre physiquement présent au procès qui a débuté fin novembre. Il a également demandé la peine maximale pour six autres personnes, en fuite ou détenues au Mali, qu'il a présentées comme certains « cerveaux » de l'opération. Enfin, pour les huit autres prévenus jugés en divulgation, il a laissé le choix de la peine au prévenu devant le tribunal.
Tous sont accusés « d’actes terroristes, meurtre, tentative de meurtre, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes ». Pour incendies et munitions de guerre et complicité des actes susvisés ». , notamment en matière d’identification, ce qu’ils nient.
"Nous devons décourager les partisans de ces actes terroristes", a déclaré le procureur lors de sa mise en accusation. Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants se sont rendus sur la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par les étrangers, et ont fait irruption dans plusieurs restaurants, tirant à la kalachnikov sur les clients en terrasse avant d'être abattus par les forces de sécurité. Revendiqué par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cet attentat jihadiste, le premier survenu en Côte d'Ivoire, a fait 19 morts.
« Terreur et barbarie »
Lors du procès, de nombreux témoins de l'attaque, dont le propriétaire d'un des hôtels visés et un membre des forces spéciales qui a tiré sur les assaillants, sont venus raconter à la barre l'histoire du 13 mars 2016.
« La situation du 13 mars 2016 reste inoubliable. Nous avons été confrontés à l'horreur et à la barbarie", a lancé Richard Adou lors de son réquisitoire. « Au nom de quoi peut-on assumer la qualité de prendre la vie d’autrui à cause de ses opinions ? C'est une attaque sur la côte Ivoire, de son côté, il a défendu l'avocat des parties civiles, Amadou Camara.
Outre les quatre Français, neuf Ivoiriens, un Libanais, un Allemand, un Macédonien, un Malien, un Nigérian et une personne non identifiée ont été tués lors de l'attaque et 33 personnes de diverses nationalités ont été blessées.
En janvier 2017, des militaires de la force française Barkhane ont capturé l'un des principaux suspects, Mimi Ould Baba Ould Cheikh, considérée par les autorités ivoiriennes comme l'un des cerveaux de l'attaque, et par les autorités burkinabé comme le « chef des opérations » de l'attaque. ». autre attaque qui a fait 30 morts à Ouagadougou en janvier 2016.
En représailles à Serval et Barkhane
Perpétrée en représailles aux opérations antijihadistes Serval et Barkhane menées par la France et ses alliés dans la région du Sahel, l'attaque de Grand-Bassam a également visé la Côte d'Ivoire, qui a livré des membres d'AQMI aux autorités maliennes.
En 2020 et 2021, les forces de défense et de sécurité ont été la cible d'attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes dans le nord de la Côte d'Ivoire, qui n'a toutefois pas connu de nouvelles attaques contre des civils depuis Grand Bassam.
L'attaque a mis à rude épreuve le secteur touristique du pays, déjà affaibli par la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait environ 3 000 morts. Le verdict est attendu ce jeudi 22 Décembre.
(avec AFP)