Un camp de l'armée malienne a été la cible d'un attentat suicide à Gao ce vendredi 8 septembre, au lendemain d'une double attaque visant des jihadistes qui a tué au moins 49 civils et 15 militaires également dans le nord du pays, entre Gao et Tombouctou, où la tension augmente de jour en jour. Très peu de détails sont actuellement disponibles. Un employé de l'aéroport a signalé une attaque menée avec deux véhicules piégés, accompagnée de coups de feu. L'aéroport était fermé, a-t-il déclaré.
Cette attaque intervient dans un contexte de pression croissante des groupes armés sur cet État du nord ces dernières semaines, augmentant le niveau de violence. Les deux attaques distinctes attribuées aux jihadistes ont visé le bateau Tombouctou sur le fleuve Niger et une position militaire à Bamba, non région de Gao, selon un communiqué du gouvernement qui ne précise pas combien de personnes sont mortes respectivement à bord du navire et à la base militaire.
Trois jours de deuil national
L'attaque de Bamba a été revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim dans son acronyme arabe), une alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda, sur la plateforme de propagande Al-Zallaqa, selon le Site, une ONG américaine spécialisée dans le non-terrorisme. surveillance des groupes radicaux. La riposte de l'armée a permis de « neutraliser une cinquantaine de terroristes », a indiqué le gouvernement. Les autorités ont décrété trois jours de deuil national à compter de ce vendredi 8 septembre.
Ô Tombutu, Un bateau appartenant à la compagnie maritime malienne (Comanav, publique), a été la cible d'au moins trois roquettes dans le secteur Gourma-Rharous, entre Tombouctou et Gao, selon la compagnie qui, avec certains navires, assure une liaison importante dans plusieurs des régions. des centaines de kilomètres de Koulikoro, près de Bamako, jusqu'à Gao, en passant par les grandes villes fluviales. Plusieurs passagers se sont jetés à l'eau dès les premiers coups de feu, a indiqué un responsable de la Comanav. Ô Tombouctou Il peut transporter environ 300 passagers, ont indiqué des responsables de la compagnie sous couvert d'anonymat, sans commenter le nombre de personnes réellement à bord.
Blocus djihadiste à Tombouctou
Un bateau avait déjà été attaqué à la roquette le 1er septembre dans la région de Mopti, plus au sud, faisant un mort, un enfant de 12 ans et deux blessés. La liaison fluviale était utilisée par différents usagers, commerçants ou familles, et semblait à beaucoup plus sûre que la route, a expliqué un agent de la Comanav. Le GSIM a annoncé début août qu'il imposerait un blocus à Tombouctou, Dans un contexte de reconfiguration continue de la sécurité autour de la « cité des 333 saints » inscrite au patrimoine mondial.
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), expulsée du Mali par la junte au pouvoir, vient de quitter deux camps près de Tombouctou, Ber et Goundam, transférés aux autorités maliennes. Cette prise de pouvoir par l'État malien a donné lieu à des combats avec les jihadistes, mais aussi à des affrontements avec d'anciens rebelles touaregs. Tombouctou, avec ses rassemblements de milliers d'habitants aux confins du Sahara, est l'une des grandes villes du Nord tombée aux mains des rebelles touaregs, puis salafistes, après le déclenchement de l'insurrection en 2012. Les forces françaises et les Maliens ont pris le pouvoir. sur la ville en 2013.
Inquiétudes concernant l'accord de paix
Des groupes dominés par les Touareg ont signé un accord de paix avec l'État malien en 2015, tandis que les jihadistes poursuivaient les hostilités. Des violences partagées par le centre et les voisins du Burkina Faso et du Niger, faisant des milliers de morts. L’armée a pris le pouvoir par la force dans trois pays depuis 2020, invoquant une crise sécuritaire. Des déclarations récentes dans le nord du Mali suscitent des inquiétudes quant à la survie de l’accord de 2015 et à une reprise des hostilités.
L’armée malienne a expulsé la force antijihadiste française en 2022 et la mission onusienne en 2023 et s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont fait de la restauration de la souveraineté l’un de leurs mantras. Mais de vastes zones continuent d'échapper à leur contrôle et plusieurs experts estiment que la situation sécuritaire va encore se détériorer sous d'eux direction.
(Avec l'AFP)