vendredi, octobre 18, 2024
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A Cannes, Reda Kateb incarne Omar la Fraise, un gangster solitaire en cavale

Ne faites pas d'erreurs, Omar la fraise C'est une histoire d'amitié bien plus qu'un film de gangsters. Cette « bromance » dans un scénario d'excès – violence, alcool et drogue – relie Omar (Reda Kateb), un Français d'origine algérienne, à Roger (Benoît Magimel). En cavale, ces deux figures de bandits épuisés, au potentiel comique incomparable, s'exilent à Alger pour échapper à leur peine de prison... Et peut-être à leur conditionnement.

Sous le soleil d'Alger, débardeur et chemise imprimée vintage dans le dos, associés à des tongs de course, Omar aspire à ses aventures parisiennes, déambule dans sa villa sans meubles et dans sa piscine sans eau. Il atteint le fond sans parvenir à se noyer. Et il vit son exil, ici à l'envers, jusqu'à sa rencontre avec Meriem, une jeune femme indépendante et travailleuse, chef d'équipe dans une usine. biscuits, qu'il tente maladroitement de conquérir sous le regard protecteur de son complice de toujours.

Après les (quatre cents) coups, demeure la sensibilité qui humanise nos deux âmes solitaires et brisées. «Je voulais raconter les coulisses du personnage du gangster. J'ai aimé l'idée de prendre des figures de psychopathes et d'enfants des rues qui aiment beaucoup l'ultra-violence et de pouvoir éveiller en eux de la tendresse, raconte Elias Belkeddar, 35 ans, qui livre ici son premier long métrage de fiction. Ils ne ressentent pas forcément de joie ou de fierté à être des assassins, ils aiment simplement les logiciels et une forme de déterminisme social. Ce logiciel se déconstruit progressivement car une rencontre sensible se produit, qui laisse place à la vulnérabilité. »

Drôle, tendre, pop… Autant de qualificatifs qui se heurtent à l'univers des criminels, qui est un prétexte narratif pour mieux raconter une autre histoire d'amour, celle qu'Elias Belkeddar entretient avec le pays.

Filmer l’Algérie autrement

Fils de parents argentins arrivés en France dans les années 1960, a rapporté le cinéaste Alger tel qu'on le voit. Il déplace sa caméra en suivant les déambulations des deux protagonistes et capte ainsi l'énergie et la topographie de la capitale. On passe d'une scène de carte postale à une plongée dans le ventre de la ville, rapportée à l'écran, comme Climat de France, une ville monumentale, construite dans les années 1950, sur les toits de laquelle étaient installés des bidonvilles.

"J'ai filmé Alger telle que j'ai pu la vivre et la vivre, enfant, de manière très classique pour un fils d'immigré qui y passe ses vacances entouré de famille et d'amis", rembobine-t-il. J'ai toujours considéré l'Algérie comme le pays d'une histoire. Dans Théâtre espagnol, on parle de la Pologne comme d'un monde imaginaire. Le mien, c'est l'Algérie», ajoute celui qui a coproduit le film (5 millions d'euros) avec Les Deux Horloges, une structure qu'Argelina a créée par son camarade Yacine Medkour.

Un signe de renouveau dans l'industrie locale, qui a vu émerger ces dix dernières années séries, webséries et clips portés par une nouvelle génération de créatifs. Un mouvement que l'on ressent dans le film, qui propose des séquences tournées à la manière des clips – sans doute les plus drôles et divertissants – où les deux acolytes dansent, lancent canette et cocktail à la main, au son d'une bande-son composée de raï. , musique traditionnelle et urbaine.

« L’Afrique est souvent filmée comme un décor social. Je voulais montrer une représentation ludique de l'identité à la manière du cinéma coréen, de Tarentino ou de Spike Lee et prouver qu'on peut filmer dans les ghettos non pas pour parler de pauvreté et de problèmes sociaux, mais pour créer du divertissement. Parfois, c'est un acte plus politique que de dire que Fátima a des problèmes avec son voile», dit le réalisateur, qui filme également les enfants des rues, en leur donnant une véritable dimension héroïque.

Personnages romantiques, références Tarantino, bande originale locale, costumes et style beldi (campagne)… Esthétiquement, rien n'est laissé au hasard. « Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir créer de la fierté, du style et de l'attitude même dans la pauvreté. En France, les noirs et les arabes n'ont jamais réussi à faire ça", déplore celui qui pourrait bien être à l'origine d'un nouveau genre, la "beldixploitation".

  © Iconoclast – Chi-Fou-Mi Produções – StudioCanal – França 2 Cinéma

© Iconoclast – Chi-Fou-Mi Produções – StudioCanal – França 2 Cinéma

Omar la fraise d'Elias Belkeddar, avec Reda Kateb, Benoît Magimel et Meriem Amiar, en salles à 24 ça pourrait.

Yann Amoussou
Yann Amoussouhttps://afroapaixonados.com
Né au Bénin, Yann AMOUSSOU a apporté avec lui une grande richesse culturelle à son arrivée au Brésil en 2015. Diplômé en Relations Internationales de l'Université de Brasilia, il a fondé des entreprises telles que RoupasAfricanas.com et TecidosAfricanos.com, en plus de coordonner le volontariat projet « L'Afrique à l'école ». A 27 ans, Yann est passionné de panafricanisme et depuis tout petit il rêve de devenir président du Bénin. Sa quête constante d'approfondir la connaissance des cultures africaines l'a amené à créer la chaîne d'information AfroApaixonados.
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