La série atteint-elle enfin son épilogue ? Depuis le 27 décembre 2021, la situation de huit Rwandais jugés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) donne lieu à un conflit larvé entre la juridiction internationale, le Niger et le Rwanda. Une affaire qui vient d'être récupérée.
Après avoir été acquittés ou avoir purgé leur peine, ces hommes ont été dans un premier temps accueillis par la République du Niger en vertu d'un accord signé le 15 novembre 2021 entre ce pays et le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles de juridictions internationales sanctionnant le Rwanda et l'ancien. Yougoslavie.
Crainte pour la sécurité nationale
Cependant, depuis, ils ont été ci-dessous La menace d'une mesure d'expulsion, Niamey estimant enfin que sa présence sur le sol nigérien était « de nature à troubler l'ordre public et la sécurité nationale ». Problème : Aucune destination ne semble possible pour les « relocaliser » dans un autre État.
Aux Etats-Unis, au Canada, en Belgique, en France, au Luxembourg, en Angleterre ou aux Pays-Bas – pays où ils résident avec leur famille et où ils souhaiteraient bénéficier d'un titre de séjour ou d'asile – ces dignitaires de l'ancien régime rwandais qui précisent le génocide contre les Tutsi en 1994, ils sont en effet considérés comme indésirables. De son côté, le Rwanda se dit prêt à les recevoir. Mais cette option est écartée par les acteurs concernés, qui ne veulent pas courir le risque d'être jugés une seconde fois.
« Le Rwanda aurait démontré son « engagement déterminé à déployer les efforts nécessaires au retour de ses ressortissants » »
Le 1er février, Kigali a une nouvelle fois défendu cette option. Dans une lettre – qui jeune Afrique Nous avons pu consulter – adressé au président du Conseil de sécurité, le Russe Vasily Nebenzya, le ministre rwandais de la Justice, Emmanuel Ugirashebuja, a lancé un long appel en faveur du retour au Rwanda des huit personnes en question. Selon le ministre, le Rwanda a démontré ces dernières années son « engagement déterminé à faire des efforts obligatoire en vue de permettre le retour de ses ressortissants dans leur pays, quelles que soient les circonstances qui les ont amenés à le quitter. Cela concerne notamment, poursuit-il, les Rwandais « qui ont été acquittés ou qui ont purgé leur peine » après avoir été accusés de participation au génocide de 1994.
Une solution temporaire
Mais au terme d'un long débat, détaillé dans sa décision du 7 février, le Mécanisme préfère revenir au point de départ : « Ordonne au Greffier de prendre immédiatement toute mesure ou accord nécessaire pour que les personnes qui doivent être relocalisées soient renvoyées dans leur pays. le bureau du Mécanisme à Arusha, au moins temporairement, jusqu'à son transfert dans un autre État, conformément aux articles 23, 30 et 39 de l'accord conclu ; ordonne au gouvernement du Niger de fournir toute l’assistance nécessaire pour permettre la mise en œuvre de cette décision », a écrit le juge tanzanien Joseph E. Chiondo Masanche.
Dans le passé, des personnalités jugées pour génocide ont réussi à obtenir le droit de rester hors d'Afrique. « Ce fut notamment le cas des généraux Ndindiliyimana [ancien chef de la gendarmerie, condamné en première instance avant d'être acquitté] et Kabiligi [chef des opérations militaires à l'État-major, acquitté par le TPIR] », résume l'avocat. Le Canadien de Protais Zigiranyirazo, John Philpot, qui estime que « l'État nigérian a renoncé à ses obligations, tout comme Ô Mécanisme."