Mali, Guinée, Soudan, Burkina Faso, Tchad, Niger... et aujourd'hui, le Gabon Depuis 2020, une partie du continent africain fait face au retour des militaires sur la scène politique. La dernière date en date est le 30 août à Libreville, date de la fin du régime du président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis août 2009. Ce coup d'État est à proprement parler plus une révolution de palais qu'une offre politique. Faut-il pour autant céder à un déterminisme qui incite à penser que le continent africain est frappé par la malédiction des coups d'État ?
Le putsch est une réalité vieille comme le monde. Tout comme le coup d'État du 18 brumaire mené par Napoléon Bonaparte en 1799, à quelques exceptions près, c'est toujours une crise, ou la désynchronisation des normes juridiques et des principes de légitimité, qui conduit au coup d'État. Là où les contre-pouvoirs sont trop faibles pour défenseur Institutions, une minorité armée parvient toujours à s'emparer de l'État, surtout en Afrique, lorsqu'il s'agit de pays qui ont à peine soixante ans d'indépendance.
Choisi par les gaullistes
La communauté internationale analyse les crises africaines à la lumière des dangers qu'elles peuvent exporter au-delà des frontières du continent, au moment où la question migratoire devient un enjeu de politique internationale dans les pays européens. La démocratie, comme un coup d'État, doit être prouvée au cas par cas. La France du président Emmanuel Macron souhaite par exemple restaurer dans ses fonctions exclusives le président Mohamed Bazoum, élu chef de l'État du Niger, qui n'a pas démissionné. Alors qu'au contraire, le renversement du président guinéen trois fois élu, Alpha Condé, n'a pas bénéficié du même souci de retour à l'ordre constitutionnel de la part des autorités françaises. Les mêmes qui partagent aujourd'hui l'arrivée au pouvoir au Gabon du général Brice Oligui Nguema comme solution technique pour un régime dont l'acteur principal, du fait de son état de santé, est devenu un facteur de blocage dans la vie politique gabonaise. Une situation jugée préjudiciable aux intérêts économiques français à long terme, car le Gabon a toujours entretenu des relations importantes avec la France.
C'est le pays choisi par les gaullistes au début des années 1960, pour compenser la perte de l'Algérie en termes de ressources pétrolières. Son premier président, Léon Mba, ne rêvait-il pas de faire du Gabon un département français ? Destitué par de jeunes militaires progressistes en 1964, il est rapidement réintégré dans ses fonctions par les troupes françaises.
Grâce à une réforme constitutionnelle supervisée par le célèbre Monsieur Afrique du général de Gaulle, Jacques Foccart, Omar Bongo Ondimba prête serment comme vice-président si bien qu'en 1967, après sa mort dans Léon Mba, devient président sans passer le suffrage universel. Le père Bongo fut à la tête du Gabon pendant une quarantaine d'années grâce aux profits inattendus du pétrole, dont la redistribution garantissait la paix sociale, et à la présence de l'armée française.
Le jeu trouble à Paris
Président convalescent marqué par une gouvernance solitaire et aventureuse, Bongo Júnior a commis, entre autres péchés, celui de rompre avec la « générosité » empruntée à son père, pour utiliser les ressources de l'État au profit de son unique clan, s'« appauvrissant » au passage. les droits légitimes de l’ancien régime ont été laissés absorber les rangs de l’opposition.
Les mêmes qui n’ont pas hésité à faire campagne contre lui en 2016 sur la question de son affiliation extra-gabonaise ! On pense au président Bédié inaugurant le concept d'ivoirité pour éliminer son adversaire Alassane Dramane Ouattara, qui accomplit désormais son troisième mandat après avoir légalement adopté une nouvelle Constitution par référendum, sans susciter de grandes critiques de la part de Paris, ni de nombreux africanistes qui parlent de l'ivoirité. « malédiction » du troisième mandat en Afrique.
Serait-ce une des causes du fameux sentiment anti-français en Afrique ? Ne pas comprendre l’erreur de « séparer » le bon des mauvais coups, le bon du mauvais troisième terme, est une véritable hérésie. Le sentiment anti-français parmi les élites repose en partie sur l’idée que la France tolère certains régimes autoritaires au nom de la stabilité et en condamne d’autres lorsque les relations personnelles avec les chefs d’État au pouvoir sont exécrables ou lorsque les intérêts économiques sont inexistants. . Parfois, pour le citoyen continental moyen, le sentiment anti-français commence simplement lors d’une difficile course d’obstacles pour obtenir un visa de séjour en France.
On ne peut plus rien prédire avec certitude, sauf prédire des événements déjà survenus… comme je l’ai dit UN humoriste.